par Clément Gosselin
Le rassemblement de 1996 se voulait, dans le cadre des fêtes de Rimouski, un hommage à Pierre Gosselin, qui partit de l'Île d'Orléans pour s'établir à Rimouski en 1701. Il était le fils de Gabriel et de sa deuxième épouse, Louise Guillot. Son mariage à Madeleine Garinet fut le premier prononcé à Rimouski. Malheureusement, il mourut avec ses trois fils dans une épidémie en 1733. Sa fille aînée devint religieuse (voir texte du Père Laurent). Notes sur la Mère Louise Gosselin de Sainte-Claire, Religieuse hospitalière de l'Ordre de Saint-Augustin, à l'Hôtel-Dieu de Québec (tiré de "Les prêtres, les religieux et les religieuses dans la Famille Gosselin" par le Père Laurent Gosselin, M.S.C.) Louise Gosselin, AMJ 1-Gabriel Gosselin ...1677... Louise Guillot (Mère Ste-Claire) 2-Pierre.......1701........ Marie Garinet (Guérinette) (1702-1772) 3-Gosselin, Louise, AMJ (Petite-fille de Gabriel I). Née à Rimouski le 1er juin 1702. Entrée en religion le 16 janvier 1717 (à 14 1/2 ans). Prof: 13.06.1718 - Décès: 18.10.1772, à 70 ans, 55 1/2 ans en religion. Occupation: elle a été 14 ans conseillère (dont 2 ans directrice de l'hôpital) et 12 ans maîtresse des novices. À l'époque de son entrée en religion, la communauté était dans un état des plus prospères tant au spirituel qu'au temporel
(1). Le 7 juin 1755, elle (Mère Ste-Claire) a vu l'incendie du monastère et de l'hôpital dont les bâtiments occupaient alors (quoique d'une manière différente quant au choeur, à l'église et aux salles) le vaste carré qu'ils occupent aujourd'hui
(2). Après l'incendie, elle s'est réfugiée avec la communauté d'abord chez les Ursulines, puis chez les Pères Jésuites où elle a passé deux ans
(3). Le 12 mars 1757, au Collège des Jésuites, elle a été élue première hospitalière (i.e. directrice de l'hôpital). Le premier avril suivant, elle est revenue avec ses malades au monastère actuel et elle était à la tête de l'hôpital dans les circonstances dont il est parlé
(4). L'hôpital occupait alors le rez-de-chaussée du monastère. Le nouvel hôpital n'a été terminé qu'en 1825. Le 12 mars 1758, elle a été continuée dans sa charge. Nous n'avons eu l'église et le choeur actuels qu'en 1800. Elle ne les a pas vus. Le 12 mars 1759, elle fut élue maîtresse des novices. Le 13 juillet 1759 au siège de Québec, elle s'est réfugiée à l'hôpital Général avec la communauté de l'Hôtel-Dieu et est revenue au monastère après la reddition de cette ville. - Quelle vie accidentée! Que d'épreuves! Incendie, guerre, famine
(5)! C'est une reproduction de nos Annales dans un style plus distingué. Je dois remarquer seulement que, sur des circulaires et des notes trouvées depuis peu, je vois avec satisfaction que nos Mères donnaient de jour et de nuit leurs soins les plus empressés aux malades des régiments anglais pour lesquels on avait loué l'hôpital. Toute l'aile orientale actuelle avait été réservée par les autorités militaires tant pour les soldats malades que pour le logement de quelques officiers. Jusqu'en 1765, on dut transformer en chapelle et en choeur le noviciat actuel, du côté des Remparts. Mais, de 1765 à 1784, les anglais ne louèrent plus qu'une partie de l'aile orientale et les exercices religieux purent avoir lieu à l'infirmerie actuelle, au premier étage, à partir du milieu du jardin en allant vers le sud. Le 2 février 1760, Mère Louise Gosselin est continuée maîtresse des novices. Elle le sera encore à la même date en 1761 et 1762; le 9 novembre 1762, 1763, 1764 et 1765, cumulant en même temps l'office de "Discrète". Le 9 novembre 1766 et 1767, elle est seulement élue "Discrète". Le 9 novembre 1768, 1769, 1770 et 1771, elle est de nouveau élue maîtresse des novices et, par le fait même, "Discrète". Est-il nécessaire d'énumérer les vertus de la vénérée Mère Louise Gosselin de Ste-Claire? On doit supposer toutes les vertus religieuses et dans un haut degré, chez une maîtresse des novices puisque l'avenir de la communauté est entre ses mains, qu'elle doit inculquer à ses filles le véritable esprit de notre Saint Institut et les faire avancer dans les sentiers des conseils évangéliques autant et plus par ses exemples que par ses paroles. Il fallait que le chapitre eût une profonde estime pour cette vénérable septuagénaire puisque, malgré ses infirmités, il continue à lui imposer une si lourde charge. Ne voyons-nous pas aussi dans le récit qui va suivre un résumé sublime de l'esprit de mortification, d'obéissance et de régularité qui animait cette belle âme? Voici ce que disent les Annales du monastère en date du 18 octobre 1772: "Le 18 octobre décéda la Vénérable Mère Louise Gosselin de Ste-Claire dans la charge de maîtresse des novices, ayant exercé cet emploi pendant douze ans. Elle était devenue très infirme, mais elle était si courageuse qu'elle ne faisait presque aucune attention à ses maux, si bien que, la veille de sa mort, quoiqu'elle se sentit presque suffoquée par des spasmes violents auxquels elle était sujette, elle ne laissa pas, à 7 heures, de se rendre à Matines avec la communauté après quoi, elle revient au noviciat pour s'y coucher (son lit était dans le grand noviciat) et elle y mourut cette nuit-là même, sans avoir été administrée. Elle était âgée de 70 ans et de religion, 55 ans. Elle avait été deux ans première hospitalière (directrice de l'hôpital - NDLR) et 14 ans conseillère. Peu de jours après, la Mère Geneviève Parent de St-François d'Assise fut élue maîtresse des Novices."
(1) L'histoire de l'Hôtel-Dieu de Québec par M. l'Abbé Casgrain, pages 343, 391ss.
(2) ibid., pp. 399ss, 578 et 580.
(3) ibid., pp. 421ss.
(4) ibid., pp. 431, 433 et 434.
(5) ibid., pp. 437ss.